• Texte : PommeGaunt

    Illustration : A faire

     

    Ce texte est finaliste au Prix Fanfiction Harry Potter. Les votes sont terminés, mais je remercie chaleureusement tous ceux qui m'ont aidée ! =)

    Bonne lecture !

    Godric’s Hollow, 31 Octobre 1981.

    Lily Potter regardait par la fenêtre de sa cuisine, juste au-dessus de l’évier, la petite rue qui descendait. Des enfants costumés sonnaient à la porte des voisins : l’un d’eux en fantôme, l’autre portait un chapeau pointu et une baguette en étoile. Juste en face, il y avait l’ancien cimetière, et un peu plus loin, l’église orthodoxe.

    L’air était froid. Glacial. La vitre était recouverte d’une fine couche de givre. Bien sûr, Lily savait ce que cela signifiait : les Détraqueurs rôdaient. Ils ne semblaient pas s’être attaqués aux Moldus, cependant. Ils recherchaient quelque chose de bien précis : la maison des Potter.

    Lily savait à quel point James tenait à cette maison. Elle était dans sa famille depuis des générations, elle avait hébergé Ignotus Peverell, Godric Gryffondor et même Dumbledore pendant un temps. Il y avait de quoi être fier, cette maison était un symbole de magie blanche. Pourtant… Trop d’énergie magique s’en dégageait, et Lily savait que, malgré le Secret, elle finirait par attirer l’attention de Voldemort… A un moment ou un autre.

    Elle regarda à nouveau la rue. Les enfants n’étaient plus là.

    James entra dans la cuisine, deux tasses de thé fumant dans un petit plateau à son bras.

    - Livraison express pour Madame ! s’exclama-t-il d’un ton enjoué, posant le plateau sur la table de la cuisine.

    - Ne fais pas ça, dit Lily.

    James parut surpris.

    - Quoi ?

    - Tu le sais. Te comporter comme si on ne risquait rien. Comme si tout allait bien.

    Une lueur changea dans le regard de James. Il était en colère, bien sûr ; mais Lily était sincère. Ca faisait trop longtemps qu’ils se cachaient, trop de jours que James prenait sa cape d’invisibilité pour chercher de quoi manger au village, trop de temps qu’ils vivaient sous la protection de l’Ordre, qu’ils parlaient à voix basse, qu’ils dormaient à peine.

    - Il faut qu’on s’en aille, dit Lily.

    James ouvrit la bouche, mais Lily poursuivit :

    - Cet endroit n’est pas sûr, James. Trouvons-nous une autre maison, ou un appartement dans une grande ville Moldue. On pourrait travailler en temps que Moldus, faire oublier notre identité…

    - Aurais-tu par hasard oublié que les Mangemorts s’attaquent aux Moldus ? rétorqua James avec un sourire amer.

    - Non, dit Lily. Plus maintenant. La seule chose qui intéresse Voldemort, aujourd’hui, c’est nous.

    - Nous sommes protégés, dit James un peu plus fort. Peter gardera notre secret.

    Lily détourna le regard. Ils en avaient déjà parlé : elle n’avait pas confiance en Peter. Il était faible, et si Voldemort venait à le torturer…

    - Peter n’est pas sûr, dit Lily d’une voix posée. Nous n’aurions simplement pas dû prendre de Gardien du Secret.

    - Et pourquoi donc ? s’énerva James. Pour que Voldemort nous trouve ? J’ai confiance en Peter. Il est mon ami, et je lui confierai ma vie s’il le fallait.

    Lily grimaça. Pauvre James, songea-t-elle. Notre vie est déjà entre les mains de ton ami.

    Elle avait pensé que c’était une bonne idée, au départ. Il ne fallait pas risquer de mettre en danger Sirius, qui était le parrain de Harry, ni Lupin qui, étant un loup-garou, avait déjà assez de problèmes. La seule personne de confiance restante était Peter Pettigrew, et Voldemort ne se tournerait pas directement vers lui… Oui, à priori, c’était une bonne idée.

    Lily frissonna – de froid ou de peur, elle n’en était pas certaine. 

    - Ecoute, dit-elle à James. J’ai confiance en Peter.

    Il parut se détendre.

    - Mais… poursuivit Lily, Peter est faible. Voldemort n’hésite pas à torturer d’innombrables innocents, et quand son tour viendra, Peter finira forcément par céder.  

    - Non, dit brusquement James.

    A ce moment, Lily se sentit plus faible que jamais. Elle but une gorgée de thé, pensant à Harry qui dormait paisiblement, là-haut. Elle pensa à l’Ordre, à ces hommes et ces femmes qui se battaient tous les jours contre les armées du Seigneur des Ténèbres. Elle aurait aimé agir, mais chaque chose qu’elle ferait mettrait en danger la vie de nombreuses personnes, à commencer par James et Harry. Désormais, elle ne pouvait plus que se cacher et attendre.

    Elle repensa au visage de Voldemort, visqueux et allongé comme celui d’un serpent, animé d’un rictus dément. Elle se rappelait les batailles qu’elle avait menées contre lui et comment elle avait échappé de justesse à la mort, laissée dans un état profond de fatigue et de faiblesse.

    Le Seigneur des Ténèbres était dangereux.

    Puissant et

    dangereux.

    Pour la première fois depuis une éternité, Lily ressentait la peur, une peur profonde, terrible, qui lui bloquait la respiration. Elle aurait voulu pleurer, mais elle résista.

    - Lily… dit James, voyant qu’elle était prête à flancher.

    Il se leva, la força à se lever elle aussi. Il la prit par la taille et regarda dans ses yeux.

    - Je t’aime, Lily, dit-il simplement.

    - Moi aussi, murmura Lily.

    Ils s’embrassèrent. C’était si doux, si chaud que Lily sentit des soleils miniatures éclater dans sa poitrine. Elle l’aimait, oh que oui. Il était son James, son héros, son amour, le seul qu’elle ait aimé depuis toujours.

    Le baiser se termina en douceur. James embrassa Lily sur les joues, sur le front.

    - Il faut qu’on tienne, dit-il. Pour Harry.

    - Pour Harry, répéta Lily en écho.

    Mais elle ne pensait pas qu’à lui. Elle pensait à tous les autres : Lupin, Sirius, Peter, Nimphadora Tonks, Maugrey Fol’Œil, Franck et Alice Londubat, ses parents Moldus, Pétunia. Et Severus Rogue, parce que Severus resterait pour toujours le meilleur ami de Lily. Même s’il s’était laissé aller à la jalousie et la rage au point de devenir un Mangemort, Lily gardait l’espoir secret qu’il réalise son erreur et revienne vers eux. Elle n’avait jamais été amoureuse de Severus, mais il avait eu trop d’importance pour elle dans son enfance et elle devait admettre qu’elle l’aimait encore, profondément.

    Pour Harry, et pour tous les autres.

    Pour Dumbledore. Pour l’Ordre du Phénix.

    Pour sa famille Moldue. Pour Severus.

    Pour James.

    - Retourne voir Harry, dit James.

    Lily hocha la tête. Il avait soudain l’air grave. Leurs défenses magiques leur signalaient un intrus en approche de leur maison.

    Un morceau de parchemin tomba tout à coup dans leur cheminée.

    Lily déplia le parchemin. Deux mots, onze lettres écrites d’une main qui tremblait légèrement.

    Ils arrivent.

    Lily essaya de ne pas paniquer. Elle se dirigea vers l’escalier tandis que James se postait à la porte d’entrée, baguette brandie.

    Elle monta l’escalier quatre à quatre, le cœur battant à toute allure. Harry, Harry, Harry, pensa-t-elle. Elle ouvrit brusquement la porte et entra à la volée. Harry était toujours là, dans son parc, sauf qu’il était à présent réveillé. Il braillait, et Lily s’étonna de ne pas l’avoir entendu plus tôt.

    Elle le prit dans ses bras. Il hurlait, il pleurait sans raison apparente. Mais bien sûr… Les Détraqueurs encerclaient la maison. C’était une réaction normale, de pleurer.

    Elle le berça doucement.

    - Harry, Harry, dit-elle. Tout va bien. Je suis là, tu me vois ? Je suis là.

    Harry la regarda et se calma un peu. Lily lui sourit, lui ébouriffa les cheveux.

    - Tout va bien, répéta-t-elle. Je suis là. Je vais rester avec toi.

    Elle le reposa dans son par cet s’assit près de lui, sur une petite chaise d’enfant. Harry paraissait perdu, il regardait les hiboux et les chouettes de son mobile tourner lentement au-dessus de sa tête. Lily tendit l’oreille, espérant ne pas entendre de cri ou de bruits de bataille, mais il ne se passait rien, pour l’instant. Elle se détendit.

    - Tout va bien, répéta-t-elle, cette fois-ci pour elle-même.

    Elle regarda Harry, qui la fixait de ses grands yeux verts. D’aucuns disaient qu’il avait ses yeux, et Lily était flattée. Harry avait de très jolis yeux, étincelants et vifs, un peu en amande. Pour le reste, il avait les épais cheveux de son père et un petit corps potelé qui ne ressemblait pas à grand-chose. Il faudrait voir en grandissant à qui il ressemblait le plus, de James ou d’elle. Mais peu importait de qui il tenait : il serait Harry, point. Il ne serait ni elle, ni James, mais lui-même.

    Quelque chose disait à Lily qu’elle ne verrait peut-être pas son fils grandir, qu’elle ou lui mourrait trop tôt. Cette pensée la terrifiait, elle essaya de l’enfouir sous des tonnes d’ondes positives. N’y pense pas, s’intima-t-elle. N’y pense pas.

    Il y eut soudain une déflagration, comme si quelqu’un avait fait sauter la porte d’entrée. Lily fut tentée de descendre prêter main forte à James, mais elle n’en fit rien. Elle devait veiller sur Harry. Le sang battait à ses tempes.

    - On t’aime, Harry, dit-elle alors.

    Etrangement, cette phrase l’apaisa. Elle s’en fichait pas mal qu’Harry comprenne ce qu’elle disait, elle voulait juste qu’un jour, si James et elle mourraient, il puisse se souvenir que ses parents l’aimaient.

    - On t’aime, répéta-t-elle. Papa t’aime. Maman t’aime. On sera avec toi jusqu’au bout.

    Elle ajouta dans sa tête : Quoi qu’il arrive, je serai toujours avec toi.

    Soudain, Lily entendit les cris. Il y avait plusieurs Mangemorts, mais aucun ne prit la peine de monter à l’étage. James défendait la maison, seul contre tout le groupe, et certainement il devait affronter le plus puissant d’entre eux : Lord Voldemort.

    Un éclair vert fluo fusa dans l’escalier, en provenance de l’entrée. Lily entendit James crier.

    C’était fini. Il était mort.

    Lily aurait voulu hurler, fracasser les murs, se venger. Elle aurait voulu inverser le temps, ressusciter James, croire qu’il avait survécu. Faire quelque chose, agir.

    Elle n’en eut pas le temps.

    Voldemort entra sans bruit par la porte ouverte. Il portait la cape et le masque de n’importe lequel de ses Mangemorts, mais dès qu’il vit Lily – qui se redressa d’un coup, brandissant sa baguette – il éclata de ce même rire fou et meurtrier que Lily avait déjà entendu plusieurs fois. Elle n’aurait pu le confondre.

    - Vous ne l’aurez pas ! hurla-t-elle.

    - Pauvre idiote, soupira Voldemort, et il lança l’Avada Kedavra sur Harry.

     

    Lily se sentit idiote, bien sûr. Elle se jeta devant Voldemort en espérant bloquer le sort –

    Mais une fois qu’elle serait morte, plus rien ne protègerait Harry et Voldemort pourrait alors le tuer à sa guise –

    Non, ça ne se passera pas comme ça, non, non, songea-t-elle –

    Je serai toujours avec toi

    Elle puisa dans toute la force qui lui restait en se disant qu’elle voulait exterminer cette vermine qui avait détruit sa vie et qui lui avait pris James, son James –

    Non, dit une voix dans sa tête – celle de Dumbledore, semblait-il – non, ce n’est pas comme ça que ça marche

    Alors elle abandonna tout espoir de vaincre le Seigneur des Ténèbres. Elle pensa juste

    Harry, sauver Harry

    Plus fort, se dit-elle.

    C’était complètement fou. Mais elle le fit quand même.

    Elle pensa à tous ceux qu’elle aimait. Elle revit le sourire de Severus, quand ils parlaient et riaient tous les deux sous le grand saule. Elle revit James et ses rires, James qui lui avait toujours dit qu’elle était plus forte qu’elle ne le pensait, ce James qu’elle avait embrassé tout à l’heure. Elle pensa à ses professeurs à Poudlard, à ceux qui l’avaient poussée à se surpasser encore et toujours. Elle revit ses jeux d’enfant avec Pétunia, ces rires, ces après-midis ensoleillés de l’époque où il n’y avait pas cette barrière entre elle deux.

    Et puis elle vit Harry, et s’efforça de l’imaginer à sa place. Il grandirait. Il aurait, lui aussi, ces jeux d’enfant et ces après-midis ensoleillés. Lui aussi, il aurait des hommes, des femmes qui le pousseraient à devenir un grand sorcier. Il aurait des amis aussi fidèles que les Maroudeurs l’étaient pour James. Et il connaîtrait l’amour, un amour aussi puissant que celui qui la liait à James –

    Le sort percuta Lily sans qu’elle ait su s’en protéger. Elle sentit une vive douleur grimper dans sa poitrine, une douleur si extrême qu’elle tomba à genoux en hurlant. Elle savait qu’il ne servait à rien de lutter contre un sort de cette ampleur. Elle s’abandonna à la mort.

    Et alors il se passa quelque chose d’étrange. Toute l’énergie qu’elle avait rassemblée se matérialisa en un sort transparent qui percuta Voldemort de plein fouet.

     

    Lily mourut, s’effondra sur le sol sans aucune blessure visible. Les Moldus concluraient peut-être un arrêt cardiaque, ou quelque chose du genre.

     

    Voldemort tituba en arrière, sans comprendre ce qui lui arrivait. Son Avada Kedavra avait ricoché. Comment étais-ce possible ?

    Il se désintégra.

     

    En bas, le salon explosa et les Mangemorts qui restaient prirent la fuite en voutes de fumée noire, persuadés sûrement qu’Harry était mort et que le travail était terminé – ou alors, ils avaient senti la mort de leur puissant maître et n’avaient pas jugé utile de s’attarder.

     

    Harry, seul dans son parc, regarda un instant le corps inerte de sa mère, sans comprendre. Il ne saurait que des années plus tard qu’elle était morte à cet instant, donnant sa vie pour le sauver, pour qu’il vive –

    Parce qu’elle l’aimait. 


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  • Texte : Cay66

    Correction : PtiteCitrouille

    Illustration : A faire

     

    "Le meilleur moyen de résister à la tentation, c'est d'y céder", Oscar Wilde.

    "Qu'elle était belle, allongée dans l'herbe, un sourire flottant sur ses lèvres à l'apparence si douce, d'un rose qui donnait envie de les manger. Sous ses paupières fermées devaient se trouver des yeux noisette magnifiques, qui exprimaient tout haut ce qu'elle pensait, et qui trahissaient parfois ses sentiments. Ses cheveux longs étalés autour de sa tête en couronne faisaient d'elle une reine, et son décolleté donnait vu sur la peau légèrement bronzée de la naissance de ses seins. 
    Le jeune homme observant ce tableau serra son poing contre l'arbre qui se trouvait à ses côtés lorsqu'il vit l'actuel petit ami de la jeune fille s'approcher, et le sourire de cette dernière s'agrandir à l'odeur qu'elle sentait. Sachant ce qui allait arriver pour l'avoir observée plusieurs fois, l'indiscret se détourna, et remonta le chemin pour se rendre dans un couloir sombre qu'il connaissait, où il pourrait être tranquille. Là, il déversa des larmes qu'il trouvait honteuses mais qu'il ne pouvait retenir; son cœur se fracassait sur ses côtes rendues douloureuses par les sanglots. Puis, comme toujours, un trou béant réapparu à la place. Sa respiration devînt difficile, il sentait à chaque inspiration l'air lui écorcher la gorge, et à chaque expiration, la démanger atrocement.

    Il se recroquevilla sur lui-même lorsqu'il entendit un bruit de pas et tenta de refouler les sentiments qui déferlaient en lui comme un torrent furieux. Ayant beaucoup de mal, il s'aplatit dans le renfoncement où il se trouvait, et vit, étonné, passer la jeune fille responsable de son état. Elle souriait allant rapidement là où elle souhaitait aller, belle. Se reprenant, il essuya ses larmes de sa manche droite, et, saisi d'une impulsion, lui emboîta le pas. Elle s'arrêta devant un tableau représentant un arbre gigantesque et magnifique, donna un mot de passe à voix basse et entra. Le jeune homme la suivit en se faufilant rapidement avant la fermeture de la porte. Là, il resta dans l'ombre, observant chaque mouvement de celle qui hantait ses pensées. Elle souriait, de ce sourire si beau qui lui faisait perdre le Nord. Il sentait dans l'air son parfum flotter. Il inspira fort mais silencieusement et sentit son cœur s'affoler. Cette odeur lui tournait la tête; elle était si agréable, si délicieuse, c'était son parfum, le sien. Il reporta son attention sur la jeune fille. Elle venait de se laisser tomber sur une pile de pouf en poussant un soupir d'aise. De là où il était, le jeune homme ne voyait plus qu'une partie de son visage, ses yeux étaient fermés et elle souriait d'une façon encore plus belle, si cela pouvait être possible. 

    Son corps se mit en mouvement tout seul. Il avança rapidement et sans bruit jusqu'à elle. Il s'allongea à ses côtés, ce qui la fit sursauter et se retourner vers lui.

    Son mouvement brusque la fit glisser contre lui, ses yeux étaient pleins d'interrogations.

    Il ne tint plus, et posa ses lèvres sur les siennes."


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  •  

    Texte : Cazolie

    Illustration : Zoé

    Six ans plus tard


    Harry Potter baissa la tête, les yeux obstinément fixés sur le trottoir. Avec un peu de chance, personne ne le reconnaîtrait. Il jeta un coup d'œil à sa montre et accéléra le pas. Il ne voulait pas être en retard. Il avait tendance à perdre la notion du temps depuis qu'il était rentré en Grande-Bretagne.
    Cela faisait deux mois que lui et Ron, ainsi que d'autres stagiaires du Ministère, étaient partis pour l'Inde, qui avait demandé l'aide de l'Angleterre. Cela allait faire cinq ans que les deux sorciers avaient commencé la formation d'Auror. On avait bien sûr proposé à Harry de sauter des étapes, étant donné tout ce qu'il avait accompli, mais il avait refusé. Pour Ron, d'abord, qui le méritait autant que lui, car il l'avait suivi, soutenu, mais aussi pour lui-même. Il avait sa dignité.
    Ils avaient donc passé deux mois dans les villes surchargées d'Inde, à aider les autorités à contrôler un groupe d'opposants au gouvernement sorcier. On les avait laissé seuls pour la première fois, du moins sur une opération de cette ampleur. Cela avait été une expérience incroyable, mais Harry était content d'être de retour, même si le soleil indien lui manquait. D'après Ginny, ses yeux ressortaient encore plus qu'avant grâce à son bronzage.
    La cloche d'une église sonna quatre heures quelque part dans a campagne, le son se diffusant dans cette journée d'été, et Harry s'empressa de tourner dans une rue. Il sourit en voyant sa destination, impatient. Il s'arrêta devant la grille qui fermait le jardin, peu désireux d'entrer pour faire face à des sorcières de quarante ans qui chercheraient à lui parler pendant des heures.

    La porte d'entrée s'ouvrit enfin quelques mamans sortirent en tenant leurs enfants par la main. Les familles de sorciers s'organisaient pour faire l'école à leurs enfants à la maison, de sorte qu'ils n'aient pas à aller dans une école moldue où leurs pouvoirs naissants pourraient poser des problèmes. Andromeda Tonks s'était donc entendue avec des amies pour que Ted suive des cours avec d'autres enfants sorciers.

    Une petite tête surmontée d'une chevelure d'un brun terriblement banal apparut à la porte, alors que les sorcières jetaient des regards intrigués à Harry, puis émerveillés au et à mesure qu'elles le reconnaissaient. Mais avant qu'aucune d'elles aient pu dire quelque chose, le petit garçon brun cria :

    - HARRY !

    Les cheveux de Ted Lupin tournèrent au bleu électrique et il se rua vers son parrain, qui s'accroupit en riant pour le prendre dans ses bras. Ted bouscula toutes les respectables sorcières et arriva comme un boulet de canon contre Harry.

    Harry le serra contre lui, les yeux fermés, incroyablement heureux.

    - T'es parti trop longtemps ! s'exclama le petit garçon en se dégageant des bras de son parrain pour sautiller tout à son aise devant lui.
    - Je sais Teddy, je suis désolé, sourit Harry en lui ébouriffant les cheveux. Mais promis, je ne pars plus !
    - C'est vrai ? interrogea Ted, suspicieux – du moins autant qu'un petit garçon de six ans pouvait l'être.
    - Ouais, parce que c'est l'heure de goûter !

    Un véritable hurlement de joie lui répondit et Harry éclata de rire. Il se releva, prit la main de Ted dans la sienne et évita royalement le regard de toutes les mamans qui le regardaient comme s'il était Merlin en personne. La prochaine fois, il mettrait une cagoule.

    - Où est-ce qu'on va ? reprit Ted alors que Harry l'entraînait à sa suite.

    Harry retint un sourire en se penchant vers son filleul. Deux mois n'avaient pas suffit à lui faire passer son amour pour les questions.

    - Prendre le Magicobus.

    Pour toute réponse, Ted se remit à sautiller, secouant la main de Harry dans tous les sens.

    Ils auraient tout aussi bien pu rester devant la maison pour appeler le bus, mais Harry préférait éviter la compagnie des sorcières. Lorsqu'ils furent à l'abri de ses potentielles fans en délire, il agita sa baguette et le bus pour sorciers déboula presque aussitôt dans un fracas de pneus crissants. Les portes s'ouvrirent et la voix criarde d'Ernie les accueillit.

    - Bienvenue à bord du Magicobus ! Mais... C'est Harry Potter !
    - Salut Ernie, sourit Harry en soulevant Ted pour le faire monter. Toujours pas de contrôleur ?
    - Nan. Ça intéresse pas. Et puis personne n'est aussi bon que Stan, même s'il parlait trop.

    Ernie se pencha pour voir Ted, ses épaisses lunettes lui faisant des yeux énormes. La bouche de Ted s'arrondit en un petit O, même si ce n'était pas la première fois qu'il voyait le chauffeur du Magicobus.

    - Salut, petit Ted. Alors, où est-ce que vous allez ?

    Harry lui donna une adresse et sortit l'argent nécessaire, alors que Ted continuait à fixer Ernie, subjugué.

    - C'est parti, accroche-toi bien p'tit gars !

    Harry étouffa un juron et prit Ted dans ses bras juste à temps pour qu'il ne se retrouve pas projeter à l'autre extrémité du bus. Ernie accéléra brusquement et en un rien de temps ils quittèrent le village. Ils furent à Londres en quelques minutes et Harry fut plus que ravi de descendre. Il aimait bien Ernie mais il ne s'habituerait décidément jamais à sa façon de conduire. Le balai, c'était bien plus sûr. Teddy ne semblait pas du même avis, puisqu'il fit un signe de la main plein de tristesse au Magicobus lorsqu'il disparut, ses cheveux perdant un peu de leur éclat.

    Mais une voix venant de derrière eux lui fit retrouver son sourire :

    - Ted, Harry !
    - Ginny !

    Teddy considéra un instant sa main dans celle de son parrain, puis la jeune femme rousse qui s'avançait vers eux, et lâcha finalement Harry pour se précipiter vers elle. Elle le souleva en riant, des mèches folles s'échappant de sa tresse. Voilà. Harry avait tout ce dont il avait besoin : son petit Ted et Ginny, avec son fichu caractère, ses tâches de rousseur et son sourire, qui n'avait rien perdu de son éclat malgré les malheurs.
    Ted posé sur la hanche, elle s'avança vers Harry. Ils s'étaient retrouvé la veille, Mrs. Weasley ayant invité Harry au Terrier pour fêter leur retour, à Ron et lui.
    Il l'embrasse sur la joue et Ted émit un petit « Beurk ».

    Les deux jeunes gens éclatèrent de rire et Ginny le reposa par terre. Il s'empressa de prendre leur main et trépigna :

    - Alors ? On va goûter ?

    Ils allèrent jusqu'à un salon de thé où Harry et Ginny avaient l'habitude de se retrouver. Ted babilla tout le long du chemin à propos de ses camarades de classe et de son chat, Norbert.

    Ils s'installèrent à une petite table sur le trottoir, profitant du soleil. Ted demanda un gâteau aux fraises, comme d'habitude.

    - Dis-moi Teddy, lança Harry alors que son filleul se taisait enfin, la bouche pleine. Qu'est-ce qu'il s'est passé à l'école aujourd'hui ? Tu n'avais pas l'air très content.

    Au grand étonnement de Harry et Ginny, le petit garçon rougit. Pourtant cela n'arrivait presque jamais.

    Un petit sourire se peignit sur le visage de Ginny et elle se pencha vers lui.

    - Ted ? T'as une amoureuse ?

    Il secoua la tête beaucoup trop énergiquement pour que ce soit plausible et les deux jeunes gens éclatèrent de rire.

    - Allez Ted, dis-nous tout ! insista Harry.

    Après quelques instants à se tortiller sur sa chaise, il avoua enfin :

    - Elle s'appelle Clara et elle est trop belle mais elle veut pas être mon amoureuse !
    - Mais pourquoi ? T'es le plus beau garçon de la classe, assura Ginny.
    - Elle dit... (il fronça le nez pour se rappeler et acheva:) elle dit que mon papa c'était un loup-garou !
    - Quoi ?

    Toutes les têtes se tournèrent vers Harry et Ginny s'empressa de poser sa main sur la sienne, l'implorant du regard pour qu'il se calme. Mais Harry n'avait aucune envie de se calmer. Cependant, pour Ginny et Ted, qui le regardait sans comprendre, il fit un effort. Il avait toujours détesté qu'on s'en prit à Remus Lupin mais c'était encore pire depuis qu'il était mort. C'était un héros, et on avait pas le droit de bafouer sa mémoire.

    Harry retira doucement sa main de celle de Ginny en lui adressant un sourire furtif et prit les petits doigts de Ted dans les siens. Ted regarda un instant Ginny, perdu. Pourquoi son parrain était-il tout d'un coup si sérieux ?

    - Teddy, il ne faut jamais laisser quiconque dire du mal de ton père, d'accord ? Ne laisse pas les gens te faire croire qu'il était méchant ou... ou un traître ou je ne sais quoi. Tu te rappelles tout ce qu'on a t'a dit sur lui ?

    Il hocha la tête.

    - C'était un chouette papa non ?

    Un sourire refit son apparition sur le visage du petit garçon.

    - Si cette Clara pense comme ça, c'est qu'elle doit être un peu stupide, conclut Harry.
    - D'accord, je lui dirai, reprit tranquillement Teddy en saisissant sa cuillère.
    - NON !
    - Mais c'est toi qui vient de le dire, gémit-il, son regard allant de l'un à l'autre des adultes sans comprendre pourquoi ils s'étaient tous les deux récriés de la sorte.

    Harry et Ginny, pris au dépourvu, lui concédèrent finalement qu'il pouvait le lui dire s'il voulait, se retenant difficilement de rire.

    Harry s'attaqua à son gâteau, tout souci apparemment oublié. Mais Ginny le connaissait trop pour ne pas remarquer le pli légèrement crispé de sa bouche quand il souriait. Le moindre rappel des événements le plongeait dans des souvenirs trop douloureux.

    Alors qu'il était en train de dire quelque chose à Ted, elle saisit son menton, se pencha par-dessus la table et l'embrassa. Puis elle se rassit comme si de rien n'était, sans tenir compte des mimiques dégoûtées de Ted. Harry la regardait, surpris. Et enfin, un sourire sans nuage étira ses traits.

    Il fallut un énorme effort de persuasion de la part de Harry et Ginny pour réussir à convaincre Ted que, non, il ne pouvait pas manger tous les gâteaux de la boutique, puis ils rentrèrent chez Andromeda Black.

    Les cheveux de la grand-mère de Teddy avaient tourné au blanc après le décès de son mari, de sa fille et de son gendre. Heureusement, Ted était là. Et elle était là pour Teddy. Elle était une grand-mère extraordinaire.

    Ils firent un gâteau tous les quatre – Teddy n'en aurait jamais assez – et Harry et Ginny l'aidèrent à faire ses devoirs pendant qu'il cuisait. Ted resta plus tard que d'habitude à table, ce soir-là. Quand il commença à piquer du nez sur son dessert à moitié mangé, Harry le prit contre lui pour monter le coucher. Le petit garçon crocheta ses bras autour du cou de son parrain, déjà à moitié endormi. Mais, une fois en pyjama, il réclama une histoire. Harry s'exécuta de bonne grâce et s'assit sur le bord de son lit pour lui raconter quelque chose.

    Lorsqu'il redescendit, vingt minutes plus tard, il s'attarda un instant sur les photos accrochées tout le long de l'escalier. Il y avait Nymphadora à différents âges, avec ou sans ses parents, et enfin, au rez-de-chaussée, l'unique photo de la famille Lupin, accompagnée de la photo de mariage de Remus et Nymphadora. Il s'immobilisa devant le visage souriant des parents de Teddy. Il resta là quelques instants, absorbé, puis se dirigea finalement vers le salon, où Ginny et Andromeda discutaient. Il s'assit sur le canapé avec Ginny et enfouit son visage entre ses mains. Il n'avait pas eu le temps de se poser, durant ces deux derniers mois, et revenir en Angleterre ramenait beaucoup de souvenirs.

    - Harry ?

    Il se redressa et essaya de sourire à Ginny, mais elle posa doucement une main sur son épaule.

    - Qu'est-ce qu'il y a ?
    - J'ai juste.. J'avais oublié à quel point il pouvait ressembler à Remus. Il a les mêmes yeux.

    Andromeda hocha la tête et avala une gorgée de tisane avant de prendre la parole :

    - C'est ça qui est merveilleux, Harry. A travers Teddy, c'est un peu de Dora et Remus qui vit.

    Il acquiesça et attira Ginny contre lui. La joue posée sur ses cheveux, il garda le silence quelques instants. Andromeda avait raison. Il fallait se réjouir de la vie, et non pas s'appesantir sur les morts.

    - Qu'est-ce que tu lui as raconté comme histoire ? s'enquit Ginny, dans l'espoir de détourner Harry de ses sombres pensées.
    - L'histoire de trois sorciers qui combattirent un troll dans les cachots, rit-il.
    - Quel narcissisme, je ne te pensais pas comme ça !
    - Eh, je n'y peux rien s'il l'adore !
    - J'ai essayé de le la lui raconter une fois, s'exclama Andromeda, mais il a dit que je ne savais pas le faire aussi bien que toi ! Je pense qu'il va la réclamer à chaque fois que tu viendras pour un bout de temps. D'ailleurs, tu ne repars pas tout de suite j'imagine ?

    Ginny se libéra des bras de Harry pour prendre sa tasse de tisane, posée sur la table basse, sans parvenir à cacher son sourire. Harry ne put que l'imiter alors qu'elle répondait à sa place :

    - Oh non, le vingt-cinq juin va arriver très vite maintenant, et il y a encore des tas de choses à faire.
    - Il n'arrivera jamais assez vite à mon goût, commenta Harry.
    - Tu parles, ce n'est pas toi qui as tout organisé !
    - Plains-toi au ministère, Ginny ! rétorqua-t-il.

    Elle leva les yeux au ciel en se mordant les lèvres pour ne pas rire et Harry se renfonça dans le canapé. Vingt-cinq juin. Il allait épouser Ginny dans un mois.
    Ils finirent par quitter Andromeda et décidèrent de se promener dans la campagne avant d'appeler le Magicobus. La nuit venait tout juste de tomber et l'air était à peine frais. La soirée idéale, en somme.

    - On va visiter un appartement demain ? interrogea Harry alors qu'ils déambulaient, main dans la main.
    - Ouais, à deux pas du ministère. Et de notre bar préféré, ce qui n'est pas négligeable si tu veux mon avis.
    - Pochtronne, commenta-t-il.
    - Fallait pas m'initier à la bière moldue mon p'tit pote Potter.
    - Fallait pas me demander, Ginevra !
    - Arrête ! Je déteste quand on m'appelle comme ça !
    - Je suis au courant, l'informa-t-il en l'embrassant sur la tempe.
    - Parfait. Parce que si tu promets d'aimer Ginevra Weasley toute ta vie, je crois que je ne me sentirai pas concernée.
    - Je ne suis pas sûr que tu puisses y échapper mais soit. Mais dis-moi, ça ne te prends pas trop de temps sur ton entraînement ?

    Seul le silence lui répondit et il s'arrêta, surpris, empêchant Ginny d'aller plus loin.

    - Ginny ?

    Elle se dandina un instant, les yeux fixés sur la sol, et se décida enfin à le regarder.

    - Je vais quitter les Harpies, Harry. Ca fait déjà un mois que je ne suis plus que remplaçante.

    Voilà qui était inattendu. Et incompréhensible. Ils n'en avaient même pas parlé !

    - Mais pourquoi ? s'étonna-t-il. Tu fais partie d'une des meilleures équipes de Grande-Bretagne !
    - Je sais mais... Je veux avoir du temps pour toi, pour te voir et puis... et puis je veux avoir un bébé et pouvoir m'occuper de lui sans avoir besoin de le confier à je ne sais qui qui ne pourra jamais l'aimer autant que moi et...

    Elle s'interrompit, les joues rouges, attendant une réaction de la part de Harry. Mais il la fixait, le visage impassible.

    - Harry ? Je suis désolée de ne pas te l'avoir dit plus tôt mais je préférais qu'on en parle autrement que par lettres. J'ai beaucoup réfléchi tu sais, c'est pas juste une idée comme ça ou... Harry !

    Il venait de la prendre dans ses bras, la soulevant à moitié du sol.

    - Je t'aime, Ginny.
    - Je..euh, moi aussi Harry mais...

    Sans lui laisser l'occasion de poursuivre, il posa ses lèvres sur les siennes. Elle venait de dire exactement ce dont il avait besoin. Ils allaient avoir une famille. Celle qu'on avait arraché à Harry.

    Ginny se détacha de lui, ses doigts glissés dans ses cheveux, un petit sourire sur son visage.

    - Ron est à l'appartement, tu penses ?
    - Nope, rendez-vous avec Hermione, répondit Harry en sortant sa baguette de sa poche, voyant très bien où elle voulait en venir.

    Il agita la mince tige de bois dans l'air alors qu'elle reprenait :

    - Je me demande s'il va finir par la demander en mariage.

    Harry essaya de prendre un air innocent mais Ginny le repéra aussitôt.

    - Tu sais quelque chose ! Oh allez dis-moi ! Promis, je ferai comme si je ne savais rien !

    Il savait que c'était tout à fait faux, puisqu'elle ne pouvait pas s'empêcher de trépigner quand quelqu'un faisait une annonce qu'elle connaissait déjà. Mais il n'avait pas le cœur de lui refuser cela.

    - Bon d'accord, mais pas un mot à Ron !
    - Promis ! C'est pour ce soir ?
    - Ouais.

    Elle lui sauta au cou avant d'entamer une danse de la joie sur le trottoir. Le Magicobus arriva à ce moment-là et Harry la poussa à l'intérieur en riant.


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    Texte : vampiredelivres

    Illustration : Citronade number one

     

    Dernières Pensées

     

    J’étais sûr de moi. J’avais cette détermination froide et cruelle qui précédait le meurtre. Potter avait été un adversaire valeureux, je devais le reconnaître. Il se tenait maintenant en face de moi, la baguette d’aubépine à la main. Moi, j’avais la Baguette de la Destinée. La Baguette de Sureau. Mes Horcruxes avaient été détruits, mais j’étais certain de pouvoir vaincre.
    Une fois ce parasite éliminé, je pourrais enfin me concentrer sur l’obectif final: la maitrise éternelle du monde.
    De ma voix habituelle, haute et glaciale, j’ai lancé:
    - Avada Kedavra !
    au moment même où Potter s’écriait “Expelliarmus !”. J’ai ricané mentalement. Comme si une simple dépossession de baguette avait une chance quelconque contre un sort de Mort.

    Puis, j’ai entendu cette voix. LA voix. Celle de cet imbécile de Dumbledore.
    Il avait visiblement décidé de me hanter jusqu’à la fin de mes jours.
    “Ce ne sont pas ses actes qui te tueront, Tom, mais tes erreurs.”
    J’ai mentalement ricané. Puis, j’ai saisi le sens de ses paroles. La vérité s’est imposée à moi avec la force d’un coup de bélier. Je n’allais tout simplement pas en réchapper. Je me suis forcé au calme, malgré toute la difficulté que j’éprouvais. Mon visage est resté impassible extérieurement.

    Lorsqu’on est quasiment éternel, le temps semble se prolonger à l’infini. Il est plus long que pour les mortels classiques. Mon sort n’était qu’au quart du diamètre du cercle tracé lorsque je suis parvenu à ces conclusions.

    J’ai sondé les pensées de mes ennemis présents. Ils envsageaient déjà de se saisir de moi si j’évitais le maléfice.

    Je n’allais pas leur donner satisfaction.
    Ils ne m’auraient pas.
    Jamais.

    J’avais toujours fait partie d’un autre monde. Celui de la haine. J’étais juste né dans le mauvais, celui de l’amour.

    Les deux sorts s’étaient rencontrés, et le mien revenait vers moi tandis que ma baguette m’échappait déjà. J’ai voulu hurler, mais je me suis contraint à ne rien faire.

    Ils ne m’auraient jamais.
    J’avais enfin compris ce sénile de Dumbledore.
    “Accepter sa destinée n’est pas perdre, c’est simplement remettre le jeu à zéro.”
    Je remettais tout à zéro.
    Je glissais autre part.
    Déjà, je m’envolais.


    Le sort m’a frappé. Un dernier effort de volonté a fait que je n’ai pas basculé en avant, mais en arrière.

    La dernière lueur qui a illuminé ma vie était celle de la compréhension. Au terme de ma vie, j’ai enfin compris son sens.
    C’était une lumière verte.
    Intense.


    La déflagration verte a éclairé la salle toute entière. C’est la seule qui est restée dans mon regard.


    J’ai sombré dans l’oubli.


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